Où peut-on réellement faire voler un drone dans le Var ? Entre réglementation, zones interdites et fausses croyances.
- Frédéric Aroco
- 23 sept.
- 3 min de lecture
Le Var fait rêver : mer turquoise, villages perchés, vignobles, événements festifs et mariages dans des cadres idylliques. Dans un tel décor, le drone semble être l’outil parfait pour capturer des images spectaculaires. Mais derrière l’apparente simplicité d’un décollage se cache une réalité bien plus complexe : le ciel varois est l’un des plus contraints de France pour les drones de loisir comme pour les professionnels.
Beaucoup pensent encore qu’une simple formation en ligne A1/A3, disponible sur le portail Fox AlphaTango de la DGAC, suffit pour être “en règle”. Ce raccourci est dangereux. Car non, ce petit certificat ne donne pas le droit de voler partout, ni n’exonère de la responsabilité en cas d’incident.
Le mythe du “je peux voler parce que j’ai l’A1/A3”
La catégorie ouverte — qui inclut les sous-catégories A1, A2 et A3 — est pensée pour les usages à faible risque : vol à vue, hauteur limitée à 120 m, respect de la distance avec les personnes et interdiction de survoler des rassemblements.
En théorie, cela semble simple. En pratique, dans une région comme le Var, la carte se couvre rapidement de zones rouges et orangées sur Géoportail (couche “Restrictions UAS catégorie ouverte et aéromodélisme”). Ces couleurs ne sont pas décoratives : elles signifient interdiction pure et simple de voler (rouge), ou restriction sévère de hauteur ou de conditions de vol (orange, jaune, etc.).
Autrement dit : l’attestation A1/A3 ne vous autorise pas à franchir ces zones.
Une région saturée de contraintes aériennes
Pourquoi tant de restrictions dans le Var ?
La présence de plusieurs aérodromes militaires et civils (comme Hyères).
Des zones d’entraînement aérien et de manœuvres.
Des espaces naturels sensibles ou protégés.
Des agglomérations où le vol au-dessus de l’espace public est encadré, voire interdit en catégorie ouverte.
Résultat : si vous zoomez sur la carte du Géoportail, vous constaterez que de vastes portions du littoral et de l’arrière-pays sont totalement interdites aux drones en catégorie ouverte.
Professionnels : une fausse bonne idée
De plus en plus de professionnels — agents immobiliers, installateurs de panneaux photovoltaïques, vidéastes de mariage, architectes — utilisent des drones pour enrichir leurs services. Beaucoup se contentent de la petite attestation A1/A3, parfois même sans formation.
Grave erreur.Un vol réalisé sans respecter la réglementation n’est pas seulement illégal :
Il peut mettre en danger les personnes au sol et les aéronefs habités.
Il engage la responsabilité civile et pénale du pilote et de l’organisateur.
Il expose à un refus d’assurance en cas de sinistre.
Et dans une zone aussi sensible que le Var, l’inconscience ou la négligence peuvent rapidement virer au drame.
Prendre la mesure des risques
Le drone n’est pas un gadget. C’est un aéronef. Il impose les mêmes réflexes que l’aviation habitée :
Préparation du vol,
Vérification des zones,
Autorisations spécifiques si nécessaire,
Formation adaptée.
Le simple réflexe d’ouvrir Géoportail avant chaque vol devrait être aussi naturel que de vérifier la météo.
En conclusion
Voler dans le Var est possible, mais rarement “simple”. La catégorie ouverte et la formation A1/A3 ne suffisent pas à elles seules à garantir la légalité ou la sécurité d’un vol.
Alors, avant de décoller, posez-vous la question :
Suis-je dans une zone autorisée ?
Suis-je correctement formé et déclaré ?
Ai-je vérifié les restrictions locales et aéronautiques ?
Dans le doute, abstenez-vous… ou faites appel à un opérateur déclaré et formé. Car dans le ciel du Var, l’improvisation n’a pas sa place.
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