Quelle formation pour devenir pilote de drone en France et en Europe ?
- Frédéric Aroco
- 22 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 oct.
Comprendre la réglementation européenne pour piloter un drone
Depuis l’entrée en vigueur du règlement européen (UE 2019/947), l’usage des drones n’est plus séparé en “loisir” ou “professionnel”. Ce sont désormais les risques de l’opération qui définissent la catégorie dans laquelle tu voles :
Catégorie Ouverte (Open) : vols considérés comme faible risque.
Catégorie Spécifique (Specific) : vols à risque modéré, qui sortent du cadre de la catégorie ouverte.
Catégorie Certifiée : pour les opérations à haut risque (transport, vols de grande envergure).
Pour 95 % des usages en France, ce sont surtout les deux premières catégories (Ouverte et Spécifique) qui concernent les pilotes.
La catégorie Ouverte : simple mais limitée
La catégorie Ouverte est la plus accessible. Elle est divisée en trois sous-catégories (A1, A2, A3), en fonction :
Du poids du drone (moins de 250 g, moins de 2 kg, moins de 25 kg).
De la proximité avec les personnes.
Des conditions de vol (en vue directe, hors zone peuplée, etc.).
Exemple concret
Un photographe qui utilise un DJI Mini 3 Pro (moins de 250 g) pourra voler en A1, après une simple formation en ligne A1/A3. Un pilote qui emploie un drone plus lourd, comme un Mavic 3 Pro (C2), devra passer la formation A2 s’il souhaite voler près de personnes.
Limite importante en France : dans la catégorie Ouverte, le vol en agglomération (zones peuplées) est interdit. Même si l’Europe prévoit des ouvertures, la DGAC ne les autorise pas en pratique.
La catégorie Spécifique : indispensable pour les zones peuplées
Dès que le vol présente plus de risques (zone habitée, vol hors vue, opérations complexes), il faut passer en catégorie Spécifique.
C’est dans cette catégorie que s’appliquent les scénarios standard européens (STS) :
STS-01 : vol en vue directe (VLOS) dans une zone peuplée → nécessite un drone de classe C5.
STS-02 : vol hors vue (BVLOS) dans une zone moins peuplée → nécessite un drone de classe C6.
Sans drone C5, impossible de voler légalement en agglomération dans le cadre STS-01.
Exemple concret
Un architecte qui souhaite réaliser une mission de photogrammétrie en centre-ville devra :
Posséder un drone C5 (par exemple un DJI Mavic 3 Enterprise avec kit C5).
Suivre la formation pratique STS-01. Obtenir le CATS qui est le Certificat d'Aptitude Théorique des scénarios Standard Européen.
Mettre en place un MANEX (manuel d’exploitation) et déclarer son activité auprès de la DGAC sur le site Alpha Tango.
Faire les démarches d'autorisations en fonction de la zone.
L’importance du poids et de la classe du drone
La réglementation lie directement la formation au poids et à la classe du drone :
Moins de 250 g (ex. Mini 4 Pro) → formation simple A1/A3, mais usage limité (pas d’agglomération en France).
Entre 250 g et moins de 900 g (ex. Mavic 3 Classic C1) → formation simple A1/A3, mais usage limité (pas d’agglomération en France).
Entre 900 g et 2 kg (ex. Mavic 3 Pro Ciné - C2) → formation A2 nécessaire (pas d’agglomération en France).
Drones de classes C5 ou C6 (ex. Mavic 3 Enterprise C5 + Kit EASA) → formation spécifique (STS-01 / STS-02) + CATS, obligatoire pour missions professionnelles en zones sensibles.
En clair : plus le drone est lourd et plus l’usage est risqué, plus la formation et les procédures sont exigeantes.
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Conclusion
La catégorie Ouverte suffit pour les petits drones et les missions simples, mais elle ne permet pas de voler en agglomération en France.
Pour les opérations professionnelles en zones peuplées, il faut passer en catégorie Spécifique, avec un drone C5 et une formation adaptée (STS-01).
La formation doit toujours être choisie en fonction de votre activité.
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