Comment financer sa formation ? Le guide complet 2025 du financement
- Frédéric Aroco
- 23 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 oct.

En France, se former n’est pas seulement un droit : c’est une nécessité. Mais lorsqu’on se penche sur la question, une interrogation revient toujours : qui paie la facture ?Entre les entreprises, les OPCO, le CPF, France Travail ou encore les dispositifs spécifiques comme Transitions Pro, il n’est pas toujours évident d’y voir clair. D’autant que, depuis 2022, une condition s’impose à tous : la certification Qualiopi, indispensable pour accéder à ces financements.
Alors, comment cela fonctionne concrètement ? Quels sont les dispositifs les plus utilisés, et par qui ? Voici un panorama complet, chiffres à l’appui.
Les entreprises : le premier financeur de la formation
Lorsqu’on parle de formation professionnelle, ce sont d’abord les entreprises qui ouvrent le portefeuille. haque employeur a l’obligation de maintenir l’employabilité de ses salariés. Pour cela, il dispose d’un outil clé : le Plan de Développement des Compétences (PDC).
En pratique, l’entreprise définit les besoins (sécurité, montée en compétence, adaptation à un nouveau poste…) et choisit les formations adaptées. En 2023, plus de 4,5 millions d’entrées en formation ont ainsi été financées via le PDC, pour une durée médiane d’environ 19 heures et un coût unitaire proche de 600 € par stagiaire.
Bonne nouvelle pour les petites structures : les entreprises de moins de 50 salariés bénéficient souvent d’une prise en charge partielle par leur OPCO.
Les OPCO : des alliés incontournables pour le financement des formations
Créés en 2019, les Opérateurs de compétences (OPCO) sont les grands partenaires des entreprises. Ils ne se contentent pas de gérer des financements : ils accompagnent aussi les TPE et PME dans la construction de leur stratégie formation.
Leur rôle est vaste :
financer le plan de développement des compétences,
prendre en charge l’alternance (apprentissage et professionnalisation),
soutenir certains projets spécifiques à la branche.
En 2023, par exemple, l’OPCO EP a engagé plus de 2,4 milliards d’euros pour former ses adhérents, dont 136 millions € dédiés au PDC.Mais attention : pour que l’argent suive, une règle est non négociable — l’organisme choisi doit être certifié Qualiopi.
Le CPF : la solution individuelle
Côté salariés et indépendants, c’est le Compte Personnel de Formation (CPF) qui reste le dispositif phare. Chaque actif cumule des droits, exprimés en euros, mobilisables librement pour financer la formation de son choix.
En 2024, près de 1,4 million de personnes ont utilisé leur CPF, soit 1,38 million de formations démarrées. Le montant moyen disponible sur un compte s’élève à 2 200 €.Depuis 2024, une nouveauté est venue réguler le dispositif : un reste à charge forfaitaire de 100 €, sauf pour les demandeurs d’emploi ou certaines situations particulières.
Le CPF est donc un outil puissant, mais il exige lui aussi que la formation soit dispensée par un organisme Qualiopi et inscrit au catalogue officiel.
France Travail : un levier pour les demandeurs d’emploi
Pour les personnes sans emploi, c’est France Travail (ex-Pôle emploi) qui prend le relais. Plusieurs dispositifs existent :
L’Aide Individuelle à la Formation (AIF), qui finance une formation quand aucun autre dispositif ne peut la couvrir,
La Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE), souvent cofinancée avec les OPCO, lorsqu’une formation est liée à un recrutement,
Les financements régionaux, car France Travail agit en partenariat avec les Régions.
Là encore, le mot d’ordre reste le même : la formation doit être certifiée Qualiopi.
Les autres leviers à connaître
Le financement de la formation ne s’arrête pas là.
Transitions Pro (ex-Fongecif) permet aux salariés de changer de métier grâce à une prise en charge complète de leur projet.
Le FNE-Formation, réactivé par périodes, soutient les entreprises en difficulté ou en pleine transformation.
Les fonds sectoriels ou régionaux complètent souvent l’offre, en ciblant certaines filières stratégiques (industrie, bâtiment, numérique, etc.).
Enfin, il reste toujours la possibilité d’un cofinancement direct : l’entreprise, ou le salarié lui-même, prend en charge le reste à payer.
Qualiopi : le passage obligé
Depuis janvier 2022, plus de doute : pas de Qualiopi, pas de financement. Cette certification qualité n’apporte pas un euro, mais elle conditionne absolument tous les dispositifs, qu’il s’agisse de l’OPCO, du CPF, de France Travail ou du FNE. Elle est donc devenue un véritable sésame pour les organismes de formation, et une garantie pour les financeurs.
En résumé : qui finance quoi ?
👉 Encadré récapitulatif
L’entreprise : finance directement via le Plan de Développement des Compétences, souvent cofinancé par l’OPCO.
L’OPCO : prend en charge une partie des formations (notamment pour les PME) et finance largement l’alternance.
Le CPF : finance les projets individuels des salariés, indépendants et demandeurs d’emploi, avec des droits moyens de 2 200 €.
France Travail : accompagne les demandeurs d’emploi via l’AIF, la POE et les financements régionaux.
Dispositifs complémentaires : Transitions Pro, FNE, fonds sectoriels ou cofinancement direct.
Condition universelle : la certification Qualiopi.
Conclusion
En clair, le financement d’une formation est rarement un obstacle en soi : c’est surtout une question de stratégie et de connaissance des bons leviers. Pour une entreprise, il s’agit de construire intelligemment son Plan de Développement des Compétences, en mobilisant l’OPCO et en explorant les dispositifs complémentaires. Pour un salarié ou un indépendant, le CPF reste une ressource précieuse. Et pour un demandeur d’emploi, France Travail et les Régions offrent des solutions solides.
La clé ? Anticiper, vérifier la certification Qualiopi, et ne jamais hésiter à solliciter son OPCO pour être accompagné.
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